25 décembre 2015

Livres VS Société

Tout être normalement constitué est attiré par l'idée d'aller voir ce qu'une bibliothèque peut offrir. Les livres font rêver, voyager, enseignent... Mais foule ou non aux alentours, les livres isolent toujours, d'une façon ou d'une autre, les lecteurs. D'un autre côté, les livres aident les lecteurs à s'évader quand les codes et les jeux du paraître de la société les pèsent.

Des auteurs comme Montaigne percevaient les librairies personnelles comme un temple sacré, un havre de paix.
En effet chaque individu peut trouver son compte avec les manuscrits. Un moment de solitude créatif et apaisant, où chacun enrichit ses connaissances, applique n'importe quel apprentissage, rêve, voyage grâce à des mots. Chacun peut aussi s'abandonner à ses propres songes face aux images d'un livre. Ainsi les livres peuvent être des "amis", car ils sont complices de l'éloignement mental de n'importe qui, quand la société et ses codes deviennent étouffants. Les livres révèlent l'honnêté et développent l'activité cérébrale des liseurs pendant qu'ils les consultent. Il reste néanmoins vrai que la lecture demeure un moment d'isolement. Cependant, avec de la logique et de l'observation, il peut alors être déduit que tout ça s'agit d'un comportement de survie. Fondamentalement et simplement.

Montaigne associait le moment de retrait qu'est celui de la lecture au style de vie que mènent les religieux. Quelque peu abrupte mais saine et simple. Cette comparaison semble juste, puisqu'à l'inverse de la société et ses codes, les instants lecture sont basiquement des moments de liberté. Et si cette comparaison devrait être approfondie, il pourrait être également remarqué que contrairement aux jeux du paraitre qui sont livrés en société, la solitude d'un moment lecture révèle l'honnêté du liseur. Effectivement, face à un livre personne ne ment plus, ne joue plus un rôle, comme il peut le faire en société. Face à un livre, pas besoin de tricher. La tranquillité innée de ces moments doit certainement être un des facteurs de ce comportement. Cette honnêté, quant à elle, peut par exemple se manifeste de deux façons : soit le liseur prend conscience de choses personnelles pendant la lecture. Soit les émotions engendrées par le livre sont finalisées par une prise de conscience.
Cependant la société peut être également une "amie". En effet, parce que c'est grâce aux épreuves que chaque individu traverse au cœur de la société, qu'il peut grandir et y trouver sa propre place.
Il y a ensuite une seconde raison pour la considérer comme "amie", puisque c'est aussi au cœur de la société qu'a été fondée et développée la communication. La communication nous permet de voyager, aimer, partager, transmettre, écrire... Sans société ni communication ça serait plus difficile de remplir des livres. Bien que dans les livres les mondes et les sociétés peuvent être améliorés ou détériorés, tout ça n'aurait pas lieu d'être sans réelle source d'inspiration.

Bref, les livres apaisent, enseignent, livrent les gens à leur propre créativité. Mais comme beaucoup de choses, la lecture comporte des points noirs : l'effet d'isolation qu'elle provoque sur les liseurs et le fait de tout ce qu'elle offre reste majoritairement fictif.


"Et cependant, grâce à tout ce trucage, de grandes vérités partielles ont été
atteintes. Ces personnages fictifs et irréels nous aident à nous mieux connaître et à
prendre conscience de nous-mêmes. Ce ne sont pas les héros de roman qui doivent
servilement être comme dans la vie, ce sont, au contraire, les êtres vivants qui
doivent peu à peu se conformer aux leçons que dégagent les analyses des grands
20 romanciers." ("Romancier Et Ses Personnages" par François
Mauriac)